En route vers la guérison

1994, nous habitions à cette époque à Bruxelles, un appartement de trois chambres avec jardin dans un quartier calme, le genre de quartier où les enfants peuvent encore rouler à vélo sans risque. Le traitement de Léa se terminait et elle allait vraiment bien. Personne ne pouvait dire qu'elle avait été très malade, c'était parfois agaçant d'entendre dire qu' il y a plus de soucis à se faire, elle est guérie.

Les enfants leucémiques vivent pendant plusieurs années avec une épée de Damoclès au dessus de leurs têtes, tant que les trois années de recul sans médicament ne sont pas atteintes, tout peut arriver.....

Malgré cela, nous avions repris une vie normale et avions à nouveau des projets, notamment la construction de notre maison en province. Bruxellois depuis plusieurs générations, nous avions décidés de quitter la ville pour protéger nos enfants de la pollution (enfin on le croyait ), pour leur donner une vie saine, de l'espace, de la verdure etc....

Nous avons donc emmenagé dans notre nouvelle maison au mois de février 95. Les enfants changèrent d'école, Léa entrait en 2ème maternelle, Cloé en première primaire, Thomas en 6ème et Julie en 2ème secondaire. Thomas, qui n'aime pas le changement, a eu plus difficile que les autres pour s'habituer à cette nouvelle vie.



Deux ans passèrent, nous étions très heureux et tout allait bien. Léa termina ses maternelles et entra en première année. Les lourds traitement n'avaient laissé aucune séquelle et elle commenca cette année d'apprentissage au même niveau que les autres enfants. Son institutrice, au courant de ses antécédents, était très attentive à notre fille, cela nous rassurait. La fin du premier trimestre se terminait et Léa était au meilleur de sa forme.

L'heure du dernier grand bilan arrivait, le 27 décembre 1997, nous avions rendez-vous pour les dernières ponctions de contrôle. Je m'entends encore dire à mon mari de rester à la maison puisque Léa était tellement bien, de profiter de ce jour de congé pour travailler dans la maison. Je lui dit également que je rentrerais vite que nous n'allions pas nous éterniser à l'hôpital etc....

Les ponctions se passent bien, on blague avec les médecins, les infirmières, tout le monde sait que ce sont les dernières ponctions de Léa.....jusqu'au moment où les résultats tardent à arriver.



Le Professeur, l'air très sérieux, me demanda de la suivre dans son bureau.

A ce moment, je compris que chaque fois que le médecin me demandera de l'accompagner dans son bureau, ce sera pour nous annoncer une mauvaise nouvelle. Il y avait dans la moëlle de Léa, plus de 80% de blastes (cellulles leucémiques). Il fallait reprendre les chimios mais à une vitesse supérieure cette fois.



Comme la première fois, je devais l'annoncer à mon mari par téléphone. J'étais comme en état de choc, je ne pouvais plus bouger, plus parler, plus rentrer chez moi car je savais ce qu'était une chimio, une longue hospitalisation et surtout je connaissais les risques que Léa courrait....

Ma puce, elle, ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, elle ne se sentait pas malade.....

Cette photo a été prise 2 jours avant les ponctions, la trouvez-vous malade?

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